C’est une petite révolution qui se prépare discrètement dans les Facultés de Médecine de France, et dans celle d’Angers plus particulièrement. À partir de 2015 en effet, un certain nombre d’entre elles pourrait permettre à quelques élèves de passer en médecine sans effectuer le concours, et celle d’Angers devrait rénover la PACES en profondeur.
Diversifier les profils des étudiants en médecine
La PACES, Première Année commune Aux Études de Santé, est un passage redouté pour de nombreux aspirants médecins, pharmaciens, ou sages-femmes. Plus de mille deux cents étudiants tentent en effet chaque année le concours à la Faculté d’Angers pour 170 places en médecines, 75 en pharmacie, 25 en Sage-femme, et 15 en chirurgie dentaire. Cela ne représente donc que 285 places disponibles pour 1200 postulants.
Toutefois, de nouveaux étudiants devraient très prochainement pouvoir échapper au concours grâce à une réforme de la sélection de la PACES. Sept facultés de Médecine, dont celle d’Angers, devraient prochainement expérimenter ce nouveau mode d’admission. Il permettra à des élèves ayant obtenu une licence d’être sélectionnés sur dossier pour intégrer la deuxième année de médecine. Si les licences scientifiques telles que celles de biologie ou de science seront les premières concernées, les licences de sciences humaines devraient cependant être intégrées à la réforme par la suite, avec des possibilités de remise à niveau en anatomie ou en sciences. Les facultés participant au projet espèrent ainsi diversifier les profils d’étudiants en santé au fur et à mesure, et amoindrir le poids du numérus clausus sur la sélection des futurs professionnels de santé.
Disparition de la PACES en 2015 à Angers.
Dans cette rénovation en profondeur des études de santé, la faculté d’Angers fait cependant figure de pionnière et va plus loin que l’ouverture de la passerelle. Elle sera en effet la première faculté de France à supprimer la PACES pour la remplacer par un parcours pluridisciplinaire : la licence « plurisanté ». Valider la L1 permettra aux élèves de tenter leur passage en deuxième année de la formation médicale de leur choix (médecine, dentaire, sage-femme), tout en leur laissant la possibilité d’intégrer une autre L2 en cas d’échec, via un système d’équivalence. Le numérus clausus sera lui aussi modifié, puisqu’il sera réservé à 75% aux élèves de la L1 plurisanté, et à 25% à ceux qui renteront leur chance après avoir effectué un troisième semestre dans cette même licence.
Une telle réforme devrait changer en profondeur le fonctionnement des études de santé, souvent critiquées pour leur sélection, tant sur la forme (le QCM), que sur le fond. Si l’expérimentation faite à Angers porte ses fruits, elle pourrait bien changer le visage des études de santé dans les années à venir. Quoi qu’il arrive cependant, la réforme est en marche, et le « numérus » pourrait bien vivre ses dernières années.